mardi

NAITRE, A NOUVEAU

Vendredi 11 mai 2012.



Pourquoi cette date ?


Parce que tout a commencé comme ça :

Depuis quelques temps, c’est vrai, que p’tit voyageur à très soif, il pouvait descendre 3 à 4 biberons d’eau à la suite en un temps record. Je me souviens encore de sa demande à la fin de chaque biberon : encore boire !


Est-ce un besoin de téter ? Il n’est encore qu’un bébé, il n’a que 20 mois. Depuis sa naissance, il ne suce ni son pouce, ni de tétine, ni de doudou. Après 2 berceuses et 4 biberons d’eau, il s’endort. Pourquoi donc s’inquiéter ?

Le souci, quand tu bois autant, c’est qu’il faut éliminer l’eau. Au moment de nous coucher, vers 23h, nous lui changions la couche, prête à déborder, elle n’aurait pas pu supporter 3 gouttes de plus. Pareil au petit matin, mais en plus, les draps sont mouillés. Et ça, tous les jours, depuis plusieurs semaines. J’avais du mal à tourner avec les 3 paires de draps pour lit à barreaux, parce qu’en plus, il mouillait aussi son lit après la sieste ! En même temps, avec toute l’eau qu’il buvait....

Nous avons, bien sûr, essayé de lui donner moins d’eau (erreur à ne pas faire), de changer de marque de couche, de prendre la taille supérieure, de rajouter du coton dans sa couche, mais rien n’y faisait. A part ça, il était en pleine forme !

J’en avais parlé autour de moi, halte-garderie, famille, collègues… mais tous me rassurait et me conseillait de changer de couches. Sauf sa mamie. Rapidement, elle a pensé à un diabète, et après des analyses au laboratoire, nous prenions rapidement la route, direction l’hôpital. Arrivés aux urgences, pas d’attente, nous sommes prioritaires, « on vous attendait » ! C'est donc si grave que ça ?







P’tit voyageur est maintenant allongé sur le lit, hurlant dans le masque à oxygène qui est sensé l’apaiser afin de lui faire une prise de sang. Mais après 5 minutes de hurlements, je suis moi-même tétanisée à la vue de cette scène, j'ai envie de dire à l'infirmière de piquer sans le masque, mais j'en suis incapable. Elle le fera d’elle-même. C’est bien la seule fois où j’ai vu la peur dans les yeux de p’tit voyageur, car pour la suite, je peux vous assurer que c’est le petit garçon le plus courageux que je connaisse.

A cette instant, je ne savais pas encore que ce serai le début d’une longue série de piqûres. Toute une vie, à se faire des piqûres. Toute une vie à se piquer pour manger, à se piquer pour vivre… Toute une vie, sous insuline.





Comment peut-on être diabétique à 20 mois ?

Selon l’interne de service :

Il n’y pas d’âge pour déclarer un diabète.

- Ce n’est pas de votre faute ! Ah bon, nous voilà rassurés !?
- Ce n’est pas parce qu’il a mangé trop de sucre ! Bien sûr que je ne lui donne pas de sucre !
- C’est génétique ! Mais personne n’est diabétique de type 1 dans nos familles !
- C’est environnemental ! Je lui donne du bio, des couches bio, des légumes bio et du fait maison ! Quoi de plus ?
- C’est comme ça, quoi que vous fassiez, il aurait de toute façon déclaré un diabète ! Au moins c’est clair, on a notre réponse !?


Le diabète de l’enfant, c’est quoi ?

Le diabète, c’est avoir trop de sucre dans le sang. Chez un enfant, le diabète est dû à la disparition d’une substance appelée l’insuline. Le pancréas ne fonctionne plus, il faut donc injecter de l’insuline. P’tit voyageur est maintenant insulino-dépendant.
17 jours passés à l’hôpital à chercher les doses d’insuline à injecter. 17 jours de cours pour nous les parents et la mamie. Matin, après-midi, matin, après-midi, matin… 
Bolus, dextro, insuline, glycémies, piqûres, stylo piqueur, glucagon, injections, collations, seringues, sucre, glucides, diététique, pompe à insuline…, n'ont plus de secret pour nous, c’est devenu notre quotidien. Nous sommes désormais des parents-soignants.

Pas assez d’insuline, et c’est l'hyperglycémie, trop d’insuline et c’est l’hypoglycémie. 

Des malaises, 3 à 4 fois par semaine, il connait. 

Des contrôles de glycémies, 6 à 8 fois par jour et nuit, nous connaissons.

De retour à la maison, la vie continue, et l'impression de rentrer avec un nouveau-né.

3 gouttes pour être en vie. 
3 petites gouttes pour pouvoir vivre. 
3 toutes petites gouttes de ce précieux liquide qui coule dans son corps pour son sourire, sa malice, ses blagues, ses rires. 

Notre amie l’insuline ne nous quittera plus. 
La vie doit continuer ainsi. 
Ça va aller.
Ça va aller, il va vivre.

Il va vivre d’amour...

et d’insuline.








 Je suis sûr que vous vous souvenez du jour ?


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